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العنوان
Étude lexico-syntaxique des phrasèmes relatifs aux noms des animaux et des oiseaux en arabe et en français
A Lexical-Syntactic Study of Phrasemes Concerning Names of Animals and Birds in Arabic and French /
المؤلف
عَبداللطيفَ، الحسن أَحمد عَبدالبارَي.
هيئة الاعداد
باحث / الحسن أحمد عَبدالبارَي عَبداللطيفَ
مشرف / يُمنى محمد صفوت محمد سالم
مشرف / ني?ين محمد عبد الحميد ثروت
مشرف / رانيا عادل حسن خليفة
مشرف / سماح حسن عبده نصر
الموضوع
اللغة-
تاريخ النشر
2020.
عدد الصفحات
388 ص. :
اللغة
الفرنسية
الدرجة
ماجستير
التخصص
اللغة واللسانيات
تاريخ الإجازة
1/1/2020
مكان الإجازة
جامعة سوهاج - كلية الآداب - اللغة الفرنسية
الفهرس
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Abstract

L’apprenant d’une langue étrangère fait face probablement, lors de sa pratique ou de son passage d’une langue à une autre, à l’existence d’une réciprocité entre certaines constructions spécifiques dans les deux langues dont la structure n’est jamais modifiée par l’utilisateur et qui prennent un aspect fixe dans le discours. Ce phénomène, qui renvoie le plus souvent à ce qui est spécifique à chaque langue, s’appelle « idiomaticité » ou « fixité » qui est « une structuration sous-jacente à l’usage de la langue conditionnant d’une manière relativement prédictible l’emploi des unités linguistiques dans l’énoncé » (Mejri, 2008, p. 74), et la discipline qui étudie ces tournures idiomatiques est « la phraséologie ».
La phraséologie est considérée comme une science assez récente dans les études arabes modernes, de plus les études contrastives français-arabes sont peu nombreuses. Nous voyons que la plupart des études linguistiques ont abordé les mots singuliers ou isolés en lexicologie, alors que l’étude des tournures phraséologiques, que nous appellerons dorénavant phrasèmes , est délaissée par la plupart des linguistes, au moins elle a fait jusqu’à une date récente l’objet d’études pauvres et insuffisantes. Si l’étude des phénomènes phonologiques, morphologiques, syntaxiques, sémantiques, sémiotiques et stylistiques des langues occupe une place importante dans les études linguistiques modernes, l’étude des phrasèmes semblerait aussi importante.
Étant donné leur structure spéciale et leurs spécificités qui les distingue des autres patrons linguistiques, les phrasèmes reflètent ainsi leur ancrage culturel et leur caractère figé ou métaphorique. Il nous semble donc essentiel d’étudier la phraséologie comme une branche cruciale de la linguistique en général, et de la lexicologie en particulier. De plus, cette sous-discipline est très importante pour le Traitement Automatique des Langues [TAL].
L’importance de l’étude des phrasèmes revient à leur nature figée particulière qui nécessite une étude minutieuse et approfondie pour que les apprenants étrangers soient capables de reconnaître ces structures concernant chaque langue. Du point de vue lexicographique, la collecte des phrasèmes est une étape importante dans la confection des dictionnaires bilingues.
En effet, les phrasèmes, citons entre autres les proverbes, ont des valeurs culturelles et sociales. Chaque pays possède des phrasèmes qui lui sont propres, et parfois intraduisibles dans une autre langue. Ces phrasèmes sont entièrement expressifs pour les locuteurs natifs sans que l’on ait besoin de comprendre leur origine historique.
Étant omniprésents dans toutes les parties du discours d’une langue, les phrasèmes constituent une partie cruciale que l’on devrait étudier profondément. En effet, le locuteur natif apprend tout d’abord ces phrasèmes, comme toutes les autres formes stéréotypées de sa langue, lors de son acquisition du langage et au cours de son apprentissage des conventions sociales. Or, tel n’est pas les cas pour le locuteur non-natif qui est plutôt obligé d’avoir une conscience didactique et culturelle de la langue étudiée.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous allons d’abord justifier le choix d’un tel phénomène (§ 1.2.), préciser la problématique de notre thèse (§ 1.3.), les objectifs de la thèse et ses limites (§ 1.4.), la méthodologie suivie (§ 1.5.), les symboles et les conventions d’écriture adoptés (§ 1.6.), le choix de notre corpus français-arabe (§ 1.7.), les difficultés que nous avons rencontrées tout au long de notre travail (§ 1.8.), et l’organisation du travail (§ 1.9.).
1.2. Pourquoi les phrasèmes ?
En effet, le domaine de la phraséologie est actuellement en plein essor. Aussi, bien que les études des phrasèmes soient nombreuses, les études contrastives français-arabes demeurent limitées. Puisqu’ils sont une partie intégrante du discours, les phrasèmes suscitent, à présent, l’intérêt des linguistes. Le discours arabe, ou même français, est truffé de ces constructions figées. En ce sens, les phrasèmes se trouvent visiblement au cœur de la langue. C’est pourquoi, nous abordons également, à travers cette étude, les problèmes liés à ce phénomène. Nous nous intéressons, en particulier, à mettre en lumière les spécificités des phrasèmes dans les deux langues : le français et l’arabe.
Ces phrasèmes devraient décrire formellement, ce qui nous intéresse dans ce travail. L’objectif essentiel de la présente étude est de représenter une structure formelle des phrasèmes relatifs aux noms d’animaux en arabe et en français.
1.3. Problématique de la recherche
De façon générale, nous nous intéressons à la modélisation formelle des locutions. Ce travail consiste à effectuer une étude contrastive d’un corpus bilingue français-arabe. Plus précisément, c’est le débat autour des locutions, leur formation, leur nature figée et leurs spécificités morphosyntaxiques et sémantiques qui attirent notre attention.
Ainsi, nous proposons de produire un modèle fonctionnel et formel des locutions. Ce modèle doit bien s’intégrer dans une description globale de la langue et doit servir, de façon claire, le linguiste et l’informaticien.
Notre recherche s’articule autour de cinq axes principaux : théorique, méthodologique, descriptif, formel et contrastif. Nous aborderons également les problèmes liés à l’implémentation informatique des locutions comme une partie particulière de la langue.
Au niveau théorique, nous cherchons à mieux comprendre les problèmes liés aux locutions dus à leur nature figée. Or, comment leur figement contribue-t-il à complexer leur compréhension. Nous nous penchons aussi sur les spécificités sémantico-syntaxiques des locutions. Sur ce point, nous verrons que la présence de plusieurs modèles de phrasèmes enrichit le lexique français-arabe.
Au niveau méthodologique, nous avons choisi comme cadre formel pour l’élaboration des données langagières la Théorie Sens – Texte [TST] créée par I. Mel’čuk et A. Žolkovskij il y a une quarantaine d’années. Le choix de ce cadre a été justifié par les raisons suivantes :
Premièrement, le Modèle Sens – Texte [MST] révèle une application de génération des langues. La TST est une théorie linguistique dont l’objectif est de modéliser la capacité des locuteurs à produire des paraphrases. Un MST vise à modéliser l’activité d’un locuteur, c’est-à-dire modéliser comment un locuteur transforme ce qu’il veut dire (un sens) en ce qu’il dit (un texte).
Deuxièmement, le deuxième postulat de la TST insiste sur la vérité que la correspondance entre sens et texte doit être décrite dans un système logique et calculable de n’importe quelle langue. Cet aspect affiche évidemment une égalité entre les langues, ce qui permet aussi de présenter la langue comme un tout indivisible plutôt que de décrire juste un fragment isolé.
Troisièmement, le MST propose un formalisme nécessaire aux grammaires de dépendances pour l’analyse et la reformulation. En effet, cette particularité formelle de la TST n’est pas différente des autres approches de la linguistique formelle. Mais, ce qui la distingue des autres approches formelles est la grande richesse et la relative complexité des formalismes utilisés, c’est pourquoi, la TST met en considération tous les niveaux de fonctionnement de la langue (de la sémantique à la phonétique, en passant par la syntaxe et la morphologie).
Quatrièmement, la TST affiche aussi une grande efficacité pour le Traitement Automatique des Langues [TAL].
Cinquièmement, le lexique occupe une grande importance dans le Dictionnaire Explicatif et Combinatoire [DEC], dictionnaire, que nous suivons ses principes, dans cette thèse, pour l’analyse sémantico-lexicale.
Au niveau descriptif, les questions auxquelles notre recherche essaie de répondre sont les suivantes :
[1] Que signifie précisément un phrasème, et quels sont ses différents types ?
[2] Comment le figement des phrasèmes contribue-t-il à rendre leur compréhension complexe ?
[3] Quelles sont les spécificités sémantico-syntaxiques des phrasèmes ?
[4] Quel est l’impact de l’environnement sur la formulation des phrasèmes ?
[5] Quelles sont les étapes à suivre en vue d’intégrer ces phrasèmes dans un dictionnaire informatisé (du type DEC) ?
L’hypothèse principale que nous posons, dans notre travail, est que la comparaison de la lexicalisation des locutions des noms d’animaux entre deux langues, qui appartiennent à des origines assez différentes comme l’arabe et le français, permet de dégager les différences de conceptualisation et de culture entre deux sociétés.
Au niveau formel, nous proposons une description formelle des locutions basée sur la TST, et plus précisément dans la perspective de la Lexicologie Explicative et Combinatoire (Mel’čuk et al. 1995) et la Grammaire de Dépendance de Tesnière (1953 – 1988).
Enfin, au niveau contrastif, nous dirigeons une analyse contrastive des locutions des noms d’animaux en arabe et en français.
Formulons maintenant les objectifs de la thèse.
1.4. Objectifs de la thèse et ses limites
Un dictionnaire d’une langue donnée doit décrire principalement ses unités lexicales ou lexies. Une lexie est soit un lexème, soit un phrasème (on distingue phrasème complet ou quasi-phrasème). Les phrasèmes se subdivisent en deux catégories : phrasèmes pragmatiques ou pragmatèmes et phrasèmes sémantiques qui se divisent en deux sous-classes fondamentales : les phrasèmes sémantiques compositionnels qui comportent les collocations et les clichés, et les phrasèmes sémantiques non-compositionnels qui incluent les locutions. Dans cette présente étude, nous ne nous occupons que des locutions.
La présente étude a cinq objectifs :
[1] Présenter une description syntaxique des locutions en arabe et en français basée sur la représentation de la TST.
[2] Encoder une description sémantico-lexicale des locutions en arabe et leurs équivalents en français fondée sur les fonctions lexicales.
[3] Proposer une étude contrastive d’un ensemble des locutions en arabe et leurs équivalents en français.
[4] Repérer les diverses difficultés linguistiques, sémantiques et culturelles des locutions.
[5] Tracer des propositions déterminées au traducteur afin de dépasser les difficultés de la traduction des locutions.
1.5. Méthodologie
Notre recherche est basée sur une approche lexicographique formelle, suivant les principes de la Lexicologie Explicative et Combinatoire (Mel’čuk et al., 1995). D’une part, nous avons réparti les locutions arabes en 6 patrons linéarisés pour 230 (au chapitre 3). D’autre part, nous avons réparti les locutions françaises en 14 patrons linéarisés pour 300 (au chapitre 4). Chacune de ces locutions est liée à une structure lexico-syntaxique linéarisée qui est fondée sur un arbre de dépendance déterminé. Une étude des variations formelles des locutions ont été aussi préparée dans les mêmes chapitres avec une implémentation des locutions arabe-françaises dans un réseau lexical. D’ailleurs, nous avons géré une étude contrastive centrée sur une approche culturelle des locutions arabe-françaises (au chapitre 5). Les exemples des locutions françaises sont tirés des bases de données textuelles littéraires et journalistiques du Frantext et lemonde.fr. Et, les exemples des locutions arabes ont été inspirés de source du corpus (§ 1.7.2.).
1.6. Symboles et conventions d’écriture
Signalons que les exemples en arabe ont été suivis par une translittération et une traduction en français effectuées par nous-mêmes. D’ailleurs, nous avons sollicité, tout au long de la thèse, d’une suite de symboles comme suit :
˹Locution˺ : ˹Faire l’âne pour avoir du son˺
Fonction lexicale : AntiBon
Patron syntaxique linéarisé : V Art NC
1.7. Choix du corpus du travail
Cette étude vise à composer un échantillon de lexique bilingue comprenant une structuration sémantico-syntaxique formelle des locutions étudiées. Nous dirigeons une étude contrastive français-arabe des aspects lexico-syntaxiques de locutions tirées du champ sémantique d’animaux dans le cadre de la TST. Les locutions françaises sont bien entendues et utilisées par le public français. Elles ont été choisis parmi les plus courantes et classées, en principe, par ordre traditionnel de racines. Les équivalents arabes sont les plus fréquents. L’ensemble a été obtenu par le dépouillement de la presse, des programmes télévisés, des émissions radiophoniques arabes.
1.7.1. Sources des locutions françaises
Notre corpus français a été puisé du Dictionnaire des Expressions et Locutions (Rey et Chantreau, 2003). Ce dictionnaire renferme des expressions figées du français (10 000 environ) tirées du discours quotidien français, des façons de s’exprimer, des formes figées. Ces expressions sont en effet des formes convenues, toutes faites, héritées par la tradition ou fraîchement créées. En même temps, elles sont fixées, traditionnelles et souvent caractéristiques d’une classe, d’un milieu et d’un état de la société.
1.7.2. Sources des locutions arabes
En fait, la langue arabe désigne une diglossie « اِزْدِوَاجِيَةٌ لُغَوِيَّةٌ ʾizdiwāǧiyat-un luġawiyyat-un » très considérable, c’est-à-dire la coexistence de deux variétés d’une même langue : la langue classique (ou littérale), et la langue dialectale. Il se présente deux aspects sensiblement différents : le premier aspect désigne une langue littéraire ou littérale. Cette langue se partage en deux : l’arabe classique [AC] « اللُّغَةُ العَرَبِيَّةُ الفُصْحَيْ أَو التُّرَاثِيَةُ al-luġat-u al-ʿarabiyyat-u al-fuṣḥā ou at-turāṯiyyat-u » et l’arabe standard moderne [ASM] « اللُّغَةُ المِعْيَارِيَّةُ الحَدِيْثَةُ al-luġat-u al-miʿyāriyyat-u al-ḥadīṯat-u ». Le second aspect comporte les arabes dialectaux [AD] «اللَّهَجَاتُ العَرَبِيَّةُ al-lahaǧāt-u al-ʿarabiyyat-u » qui sont partout dans les pays arabes et représentent une particularité spécifique de chaque nation (voir Badawī, 2011). Nous nous basons, dans cette thèse, sur les locutions tirées de l’ASM tel qu’il est écrit (et parlé) en Égypte. Nous avons constitué ce corpus arabe à partir des locutions du Dictionnaire Encyclopédique des Locutions en arabe (2012). Ce dictionnaire comporte un ensemble des locutions en arabe standard moderne (7088 phrasèmes environ) tirées de la tradition arabe et islamique : Le Saint Coran, Le Hadith prophétique, la littérature arabe, la poésie, des romans, des productions littéraires des écrivains égyptiens, des journaux égyptiens, de la presse, des programmes télévisés.
1.8. Difficultés rencontrées
Chaque travail pourrait rencontrer des difficultés qui entraveraient sa progression. Pendant les quatre ans de notre travail, nous avons surmonté des obstacles concernant la collection des bases textuelles des locutions françaises d’un côté, et leur compréhension d’un autre côté. De plus, la traduction des locutions arabes vers le français était assez difficile tout au longtemps de notre travail.
1.9. Organisation de la thèse
Notre thèse est structurée en 6 chapitres, dont une introduction et une conclusion générales. Elle comporte également deux index et trois annexes.
Le second chapitre est centré, d’une part, autour de la notion de locution par rapport aux autres types des phrasèmes dénombrés. Il aborde les caractéristiques principales des locutions qui nous ont poussé à proposer un modèle de description lexico-syntaxique. D’autre part, nous présentons la Théorie Sens-Texte comme un cadre théorique sur lequel notre étude sera basée.
Au troisième chapitre, nous esquissons une description lexico-syntaxique des locutions arabes. Nous débutons par des classements des patrons linéarisés associés aux locutions arabes. Ensuite, nous dirigeons une modélisation sémantico-lexicale des locutions arabes à travers le système des fonctions lexicales. Finalement, nous conduisons une implémentation des locutions arabes dans un réseau lexical.
Quant au quatrième chapitre, il offre une description lexico-syntaxique des locutions françaises. Il s’intéresse tout d’abord à présenter les patrons syntaxiques linéarisés des locutions françaises. Puis, nous conduisons une modélisation formelle de ces locutions françaises. Enfin, nous proposons une implémentation les locutions dans un réseau lexical.
Dans le cinquième chapitre, nous menons des réflexions culturelles et didactiques des locutions arabe-françaises dans le but de comparer entre deux sociétés reviennent à des origines différentes.
Les notions importantes, ainsi que les locutions qui ont fait l’objet d’une description particulière dans la thèse sont listées dans deux indexes. Les annexes sont structurées en trois parties. La première contient la liste des locutions sélectionnées pour l’étude de la flexibilité formelle au chapitre 3. La deuxième comporte, quant à elle, la liste des locutions sélectionnées pour l’étude de la flexibilité formelle au chapitre 4. La troisième propose un glossaire des termes mentionnés dans la thèse.