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العنوان
TRANSCULTURALITE ET INVENTIVITE DANS LA
LITTERATURE-MONDE EN LANGUE FRANÇAISE :
المؤلف
ABDEL-HALIM, HEBA AHMED.
هيئة الاعداد
باحث / HEBA AHMED ABDEL-HALIM
مشرف / AMINA RACHID
مشرف / HODA ABAZA
مناقش / HODA ABAZA
تاريخ النشر
2019.
عدد الصفحات
353p.:
اللغة
الفرنسية
الدرجة
الدكتوراه
التخصص
الأدب والنظرية الأدبية
تاريخ الإجازة
1/1/2019
مكان الإجازة
جامعة عين شمس - كلية الآداب - اللغة الفرنسية
الفهرس
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from 353

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Abstract

Les frontières ont toujours existé entre les diverses sociétés. Cependant, à travers les guerres, l’esclavage, les expéditions coloniales, le commerce ou les mouvements d’immigration, les échanges culturels n’ont cessé de s’imposer. Les théories et les études se multiplient pour décrire l’influence de ces contacts sur les différentes cultures.
Alors que Césaire oppose son identité de Nègre, ou plutôt sa « Négritude », à la domination coloniale, l’anthropologue cubain Fernando Ortiz parle, pour la première fois, de la « transculturation » qui a eu lieu dans son pays et du métissage qui en résulte. Les concepts de la pureté ethnique et de l’hégémonie culturelle, tant prônés par la philosophie herderienne, se voient de plus en plus contestés, surtout par le mouvement postcolonial et par les travaux d’Edward Saïd, de Homi Bhabha, d’Edouard Glissant ou de Canclini. Avec les travaux de ces penseurs, l’hybridité et le métissage n’ont plus de connotations péjoratives, mais deviennent des réponses identitaires adéquates, face à la déterritorialisation accrue au niveau de la planète. Des notions comme le multiculturalisme ou l’interculturalisme voient le jour pour décrire la situation culturelle actuelle, mais c’est celle de la transculturalité, inventée par le philosophe allemand Wolfgang Welsch qui s’impose, puisqu’elle est la seule à tenir compte du mouvement et de l’hybridité des cultures qui transcendent les frontières. C’est surtout cette idée de la traversée, représentée par le préfixe trans- qui a donné son lustre à la notion welschienne et qui a favorisé sa divulgation.
A la lumière de toutes ces théories, nous pouvons conclure que les échanges transculturels n’ont jamais cessé d’exister partout dans le monde. Ils sont simplement devenus plus perceptibles avec la mobilité croissante des individus et le progrès informatique qui ont accompagné la mondialisation. Des multiples contextes où la notion de la transculturalité a été appelée nous pouvons en déduire les caractéristiques suivantes :
- La transculturalité représente une relation d’équilibre entre les diverses entités culturelles.
- Elle souligne le mouvement et le dynamisme des cultures contemporaines.
- Elle met surtout l’accent sur l’hybridité, l’entrelacement des cultures des cultures et de leurs rapports réciproques.
- Elle favorise une compréhension quasi-universelle des particularités culturelles des différentes sociétés.
La France, avec sa position géographique centrale, a toujours été l’un de ces creusets qui reçoivent et intègrent des éléments culturels et ethniques des quatre coins du monde. La littérature française a connu d’importantes mutations dues aux contributions d’écrivains d’origines étrangères. En effet, une multitude d’écrivains venus d’horizons divers vivent en France, exilés hors de leurs territoires, et ont adopté la langue française dans leurs écritures.Leurs œuvres innovatrices dérobent les honneurs aux écrivains français de souche. Conscients de leurs apports, ils veulent entretenir un rapport équilibré avec l’altérité en dénonçant l’hégémonie littéraire de la France. En effet, s’ils contestent la notion de la francophonie, c’est surtout parce qu’elle les place dans la périphérie, aux marges de la République des Lettres. Ils proposent de la remplacer par celle de Littérature-monde, notion qui permet d’envisager leurs œuvres sous une perspective globale, plus en rapport avec la mondialisation.
Malgré la diversité des origines géoculturelles de ces auteurs, des traits communs sont repérables dans leur écriture. En effet, toutes leurs œuvres portent les traces des échanges transculturels et ont en commun les caractéristiques suivantes :
- Le dépassement du complexe identitaire et le rapport modéré que les écrivains entretiennent avec la société d’accueil. Ce qui explique l’absence des thèmes récurrents dans la littérature francophone comme celui de l’oppression du colonisateur, celui des douleurs de l’exil ou celui du rejet au sein de la société d’accueil.
- L’errance, le nomadisme et la multiplicité des lieux et la richesse de l’espace romanesque qui reflètent le dynamisme de notre époque contemporaine.
- La médiation interculturelle et l’engagement des auteurs à enculturer leur lectorat et à les familiariser aux particularités culturelles de leur pays d’origine et l’hybridation qui se manifeste par l’intertextualité et l’hétérogénéité linguistique des œuvres.
Nous ne pouvons que remarquer la conformation de ces traits avec ceux de la transculturalité cités ci-dessus. Nous osons donc prétendre que c’est la transculturalité qui rapproche les œuvres de cette littérature que nous pouvons désormais qualifier de littérature-monde transculturelle