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Abstract
Dès l’apparition du terme de « fiction », il n’a cessé de faire polémique, notamment sur les plans littéraire et historique. La fiction romanesque a-t-elle le droit de parler de l’Évènement historique ? Par le biais de la « post-mémoire », qui est un terme récent inventé par Marianne Hirsch en 1977, et qui désigne un nouveau type de mémoire propre à une génération qui n’a pas connu la Shoah et qui éprouve cependant un désir fort d’en parler, Cécile Wajsbrot présente, dans les romans de notre corpus, une version alternative de l’Histoire officielle à travers la présentation d’un personnage appartenant à la génération d’après la Shoah. Cette relecture et réécriture de l’Histoire nous oblige à recourir à une méthode capable de déceler le réseau de valeurs qui s’oppose à la norme historique.
Devant cet état de controverse, que crée l’introduction d’un évènement historique dans le texte littéraire, le lecteur se trouve contraint de céder aux instructions textuelles ; c’est le texte qui guide le processus de lecture pour le pousser à adhérer à sa position idéologique. Quelles sont les intentions de l’auteure, en sachant qu’elle est d’origine juive polonaise ? S’agit-il d’une auteure sioniste dont l’écriture est le reflet d’un projet politique ? Pour répondre à ces interrogations, nous proposons dans la présente étude de prendre pour support méthodologique des outils relevant de la théorie de l’effet-personnage de Vincent Jouve.