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العنوان
La dialectique de la haine et de l’acceptation de l’autre
dans l’écriture romanesque de l’après
11 Septembre 2001:
المؤلف
Mohamed, Rania Ahmed.
هيئة الاعداد
باحث / Rania Ahmed Mohamed
مشرف / Elweya El Hakim
مشرف / Gusine Gawdat Osman
تاريخ النشر
2015.
عدد الصفحات
394p. :
اللغة
الفرنسية
الدرجة
الدكتوراه
التخصص
الآداب والعلوم الإنسانية (متفرقات)
تاريخ الإجازة
1/1/2015
مكان الإجازة
جامعة عين شمس - كلية الألسن - قسم اللغة الفرنسية
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Abstract

Dès l’an 2001 et jusqu’à aujourd’hui, le monde considère
les attentats du 11 Septembre comme un des plus grands actes
terroristes accomplis contre l’humanité. Le 11 Septembre qui a
marqué le début du troisième millénaire est la date la plus
importante depuis la deuxième guerre mondiale. Elle a
imprégné le vingt et unième siècle, déjà naissant, de sévères
mutations qui ont changé le visage du monde.
La destruction spectaculaire des deux tours de New York
a touché à l’orgueil du géant américain et a frayé la voie à des
pratiques qui ont basculé les structures de l’ordre mondial. Les
Etats Unis, sous prétexte de lutter contre le terrorisme
international, ont lancé une intervention militaire extensive en
Afghanistan, puis en Irak qui a causé la complète destruction de
ces deux pays et la mort des milliers de citoyens. Prétendant
poursuivre les réseaux terroristes, ils ont effectué pendant des
mois, des opérations militaires qui rappellent les croisades des
ères médiévales et qui avaient pour conséquence la démolition
totale des territoires arabes et musulmans. Parallèlement, les
autorités américaines se sont données la liberté d’infliger des
abus atroces aux droits de l’homme : les scandales des tortures
physiques et morales exercées sur des milliers de personnes à
Guantanamo et à Abou Ghrib se propagent pour hanter la
conscience internationale.
La réalité incontestable de cette tragédie est le fait que
l’Islam est devenu le sujet le plus controversé dans le monde.
Des condamnations émergent dans tout l’Occident anticipant
l’imminent danger de l’Islamisme. Les médias occidentaux, pour jouer leur rôle, ont déclenché un langage de colère contre
les musulmans dont la religion est accusée d’animer la haine et
l’extermination de l’Autre. Des expressions comme «islamiste»
«extrémiste», « terroriste islamique», «Jihad», «intégriste» «islam
militant» et «radicalisme» trouvent leur place dans les actualités
occidentales quotidiennes qui lient toujours l’Islam à toute
forme de violence.
Les événements du 11 Septembre sont devenus de la
sorte le mobile d’une vogue islamophobe universelle qui
demandait de battre en brèche le « radicalisme islamiste». Les
musulmans vivants en Occident sont vus comme une partie du
complot et sont devenus les victimes des centaines d’agressions
verbales et physiques, dont certaines étaient meurtrières.
Après les attentats, l’Observatoire européen des phénomènes
racistes et xénophobes (réseau RAXEN) a publié un rapport qui
montre la croissance inquiétante des actes islamophobes dans
l’ensemble des quinze États de l’Union européenne
« Dans tous les pays, une islamophobie latente a mis à profit
les circonstances présentes pour émerger, se concrétisant
sous la forme d’actes d’agression physique et d’insultes
verbales. Ces épisodes et d’autres signes [...] semblent
indiquer que le fossé est encore considérable entre les
minorités et la population dans son ensemble ». (Raxen,
2001, 20 novembre). Selon Vincent Geisser1 « Le
phénomène a pris une ampleur telle que la Commission
1Vincent Geisser : chargé de recherche au CNRS à l’Institut de recherches et
d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), Aix-en-Provence. Il a rédigé
un ouvrage intitulé « La Nouvelle Islamophobie » (La Découverte, 2003) dans lequel
il considère que la nouvelle vogue de l’islamophobie en France constitue une
forme de racisme antimusulman. européenne a décidé d’organiser, en février 2003, une table
ronde portant précisément sur le thème de l’islamophobie »
(Geisser, 2005, para 7)
En France, le 11 Septembre est devenu le motif qui a incité
l’élite culturelle de la société (journalistes, politiciens,
écrivains, experts…) à mener une campagne contre l’Islam et
les musulmans, une campagne qui a pris comme slogan la
liberté de la critique. Des emblèmes retentissants de type
« nationalisme, patriotisme et pureté de la république » ont
permis à ces intellectuels de faire des amalgames entre Islam et
extrémisme, immigration et problèmes dans les banlieues,
communautarisme et insécurité. Une relation concomitante se
montrait relation logique entre l’insécurité dans la société
française et les immigrés musulmans dont les comportements
dits « islamistes » menacent la paix et la sérénité du pays.
Mais, serait-il exact de dire que le 11 Septembre était
vraiment le déclencheur d’une attitude islamophobe
occidentale envers les arabes et les musulmans ? Cette question
se montre pertinente vu que
« la plupart des sondages en Europe montrent que le 11
septembre n’a pas vraiment changé l’avis des populations
occidentales envers les musulmans » (Cesari, 2001, para 21).
Des enquêtes faites sur ce sujet après la date du 11 Septembre
montrent qu’en Occident l’image de l’Islam était déjà négative
bien auparavant et elle l’est restée. Tout particulièrement, aux
Etats-Unis la haine envers les arabes et les musulmans n’était
pas un phénomène récent mais elle remontait, plutôt, aux
années soixante. Comment peut-on alors interpréter la présence de ce
phénomène ? Avant de chercher une réponse à cette question,
nous devons d’abord préciser l’exacte définition du terme
« Islamophobie ». La Commission Nationale Consultative des
Droits de l’Homme2 a défini l’islamophobie comme étant une
«peur qui empêche le contact, l’échange et le dialogue, et
qui fait de son sujet, le musulman, le bouc émissaire, porteur
de tous les maux de la société et du monde, et de l’Islam le
fossoyeur de la raison. » (Toupictionnaire, n.d.).
Vincent Geisser (2005) note que le terme « islamophobie »
existait déjà dans la langue française au début du siècle
dernier. Il confirme que l’auteur orientaliste Étienne Dinet l’a
employé plus d’une fois dans son ouvrage L’Orient vu de
l’Occident (1921)3.
En fait, la relation entre Orient et Occident était toujours une
relation embrouillée inscrite dans le cadre d’un malentendu dû
à un choc de civilisations. Nous pouvons, aisément, repérer dans
l’histoire de l’Europe une attitude continuelle de méfiance à
l’égard du monde musulman à cause des contextes culturels,
idéologiques ou politiques qui varient d’une époque à l’autre
2 La Commission nationale consultative des droits de l’homme est une institution
nationale de promotion et de protection des droits de l’Homme. Elle assure, auprès
du Gouvernement, un rôle de conseil et de proposition dans le domaine des droits
de l’homme, du droit et de l’action humanitaire et du respect des garanties
fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques
(fr.wikipedia.org/.../Commission_nationale_consu).
3 « Nous prions nos coreligionnaires de nous excuser d’avoir reproduit de pareilles
élucubrations ; il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux
musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration
l’islamophobie pouvait conduire un savant » Étienne Dinet, Sliman Ben Ibrahim,
L’Orient vu de l’Occident, Paris, H. Piazza et P. Geuthner éditeurs, 1921, p.26 »
(Geisser, 2005, para 10)mais qui continuent à engendrer un état durable de rejet et de
distanciation envers les musulmans.
L’Occident a toujours perçu l’Islam comme une feinte
religion survenant de l’Orient et « radicalement opposée à ses
valeurs judéo-chrétiennes » (Cesari, 2001, para 1). Elle symbolisait,
dans l’ère médiévale, tout ce qui est antichristianisme. Par suite,
une relation de rivalité avec cette religion est créée dès le
début, se cristallisant d’une façon essentielle dans une sombre
histoire de confrontations sanglantes (Croisades/Djihad).
Ensuite, depuis le XIXe siècle qui a annoncé les mouvements
coloniaux, la suprématie militaire et culturelle de l’Occident
était à l’origine d’un sentiment persistant de supériorité envers
le monde arabo-musulman.
Et comme notre étude porte sur l’image de l’arabomusulman
dans l’écriture romanesque en France, il était
nécessaire, dès le début, de mettre en considération la
particularité du cas «français », car parmi les pays de l’Europe,
la France a, en ce qui concerne l’Islam, une position singulière.
Il y réside la plus grande communauté musulmane en Europe.
L’Islam est la seconde religion dans l’état français après le
catholicisme4. La relation contemporaine de la France avec
l’Islam est assez ancienne. Elle remonte au XIXe siècle, avec la
conquête de l’Algérie, puis la colonisation d’une grande partie
4Selon des articles publiés dans Le Point.fr (www.lepoint.fr/.../entre-5-et-6-millionsde-
musulmans-en-france-28-06-2010-471071_20.php) et Le Figaro (www.lefigaro.fr
/.../97001- 20100628FILWWW00407-5-a-6m-de-musulmans-en-france.php) en 28
juin 2010 et intitulés « Entre 5 et 6 millions de musulmans en France » et « 5 à 6 M
de musulmans en France » « Le ministère de l’Intérieur chargé des cultes a indiqué
en 2010 qu’il y a entre 5 et 6 millions de musulmans en France, soit environ 9% de
la population».de l’Afrique, et de la Syrie-Liban. Avec la première guerre
mondiale, un flux de main-d’oeuvre est rapporté de ces pays
colonisés pour former, petit à petit, une communauté de
travailleurs musulmans qui s’est installée, définitivement en
France. Le nombre de cette communauté a largement augmenté
avec l’arrivée d’une grande partie d’Algériens pro-français qui
se sont refugiés dans l’Hexagone après sa défaite dans la
guerre d’Algérie.
Digne de mentionner que la défaite de la France dans la
guerre d’Algérie a causé une fracture de dignité dans le
sentiment du nationalisme français. Cette fracture s’est trouvée
ravivée par l’immigration d’une partie de ces peuples
considérés par le grand lot des Français comme des anciens
colonisés. Ces allochtones sont, graduellement, devenus eux et
leurs enfants des citoyens français qui proclament leur droit de
vivre. Un face à face culturel est créé, alors, entre une
communauté musulmane qui essaye de conserver ses rites et
ses coutumes et qui revendique la liberté de pratiquer les cultes
de sa religion et une population française xénophobe et
généralement hostile à l’Islam à cause d’un long héritage
colonial et d’une guerre expansionniste qui a duré plus d’un
siècle.
Les événements du 11 septembre ont placé l’Islam sur le
devant de la scène politique et médiatique en France. Les
musulmans de la France qui souffraient déjà du rejet de leur
origine arabe, se trouvaient ainsi, diabolisés à cause de leur
‘‘religion djihadiste’’ qui les invitait à s’attaquer contre l’Occident athée et à militer pour l’établissement de la «Umma »
islamique. La France qui gardait encore sa tradition impérialiste
et qui essayait de conserver sa cohésion patriotique et ses
principes laïques est engagée dans une crise culturelle avec
l’Autre qu’elle n’arrive pas à traiter sur le même pied d’égalité
de peur d’une altération identitaire dans la société. Il était
nécessaire, alors, dans notre étude, de mettre en considération
cette perspective post-colonialiste qui continue à être le
déterminant essentiel de la relation de ce pays avec l’Islam et
les musulmans
De nos jours, l’Occident, entre autre la France, face à
toutes ces mutations mondiales ne peut que tenir les arabes et
les musulmans dans ce même cadre stéréotypé du dangereux
ennemi. Et pour la tranquillité de sa conscience, il se plie sur les
fondements de sa civilisation à la recherche d’une justification
qui rend toutes ses tentatives d’agression envers les arabes et
les musulmans un acte légitime voire nécessaire pour la
préservation de la civilisation et du progrès humains
Bref, sous une vue plus générale, nous devons dire que
les attaques du 11 Septembre n’ont pas vraiment créé une
attitude d’islamophobie occidentale. Mais, il est certes que cet
événement qui s’insère comme un épisode dans la longue série
de heurts entre Orient et Occident a envenimé, plus que jamais,
la relation entre ces deux mondes. D’où l’importance de l’étude
du point de vue occidental à l’égard de l’Autre arabo-musulman
après la date du 11 Septembre. Comment le 11 Septembre a-t-il
contribué à accentuer cette attitude généralement préjudiciable envers les musulmans et leur religion? Comment ces attaques
terroristes dont les vrais condamnés sont encore sujet de
recherches extensives, étaient-elles un argument pour prouver
juste une théorie qui existait, longtemps auparavant : les arabes
sont des terroristes ? Jusqu’à quel point le 11 Septembre était-il
la cristallisation d’un malentendu entre deux civilisations dont
les fanatiques dans les deux côtés véhiculent l’idée que la
présence de l’Autre menace leur propre existence ?
Dans le but de répondre à ces questions, nous avons
étudié le mouvement littéraire qui a suivi cette date. Nous avons
remarqué qu’après le 11 Septembre, une abondante production
littéraire (des romans, des autobiographies, des ouvrages
analytiques, des bandes dessinées, des caricatures, ou même
des productions cinématographiques…etc.) a abordé le sujet
de l’Islam. La plupart de ces travaux offrent une image négative
du personnage arabo-musulman.
Et pour pouvoir approfondir notre investigation, nous
avons choisi de limiter notre champ de recherche à l’écriture
romanesque de l’après la date du 11 Septembre 2001. Nous
avons sélectionné comme corpus trois romans apparus à des
dates différentes ce qui nous a permis d’étudier l’évolution du
phénomène à travers le temps.
Les trois romans de notre corpus5 sont :
 Tuez-les tous de Salim Bachi (2006)
 Petit frère d’Eric Zemmour (2007)
 Fuck you New York de Kamel Hajaji (2009)
5 Le résumé de chaque roman et quelques notions sur chaque auteur sont offerts
dans l’annexe.Notre thèse intitulée « La dialectique de la haine et de
l’acceptation de l’autre dans l’écriture romanesque en France de
l’après 11 septembre 2001 » est une tentative en vue de
concevoir les aspects de l’image de l’arabo-musulman après les
explosions du « Mardi Noir ». Et avant de passer à la dernière
partie de l’introduction qui est une présentation de la répartition
de notre thèse, il se montre nécessaire de préciser ce que
signifie, pour nous, l’expression «dialectique»
La dialectique est l’« ensemble des moyens mis en oeuvre
dans la discussion en vue de démonter, réfuter, emporter la
conviction » (Petit Robert, 1988). Selon la définition
publiée sur wikipédia « la dialectique6 (également
méthode ou art dialectique) est une méthode de discussion,
de raisonnement, de questionnement et d’interprétation qui
occupe depuis l’Antiquité une place importante dans les
philosophies occidentales et orientales (…) elle s’enracine
dans la pratique ordinaire du dialogue entre deux
interlocuteurs ayant des idées différentes et cherchant à se
convaincre mutuellement (…) Plus généralement, elle
désigne un mouvement de la pensée, qui se produit de
manière discontinue, par l’opposition, la confrontation ou la
multiplicité de ce qui est en mouvement, et qui permet
d’atteindre un terme supérieur, comme une définition ou une
vérité”. (La dialectique, wikipédia n.d.)
Donc la dialectique est l’art de convaincre à travers la
discussion. Nous avons noté à la suite de nos premières lectures
6 « Le mot « dialectique » trouve son origine dans le monde grec antique (le mot vient
du grec dialegesthai : « converser », et dialegein : « trier, distinguer », legein
signifiant « parler »). Elle aurait été inventée par le penseur présocratique Zénon
d’Elée, mais c’est surtout son emploi systématique dans les dialogues de Platon qui a
popularisé l’usage du terme » (La dialectique, wikipédia, n.d.)
Introduction 10
que le sujet des trois romans de notre corpus, vu son
dynamisme et son aptitude à créer des controverses, a imposé à
chacun des trois auteurs une approche dialectique, durant
laquelle ils ont entamé avec leur lecteur, un discours polémique
qui unit plus d’un point de vue contradictoires. Chacun d’eux a,
alors, mis au profit ses techniques stylistiques, narratives et
langagières pour créer des récits et des personnages capables
non seulement d’étaler son point de vue mais aussi de
convaincre tout lecteur de sa justesse. Et puisque la dialectique
est « méthode de discussion ; art de raisonner avec justesse »
(Encyclopédie anarchiste de Sébastien faure, n.d.), nous avons
considéré le discours narratif présenté par les trois auteurs dans
leurs ouvrages une approche dialectique visant à parvenir à la
totale persuasion des lecteurs.
Notre thèse se divise en trois parties, auxquelles nous avons
ajouté un chapitre préliminaire consacré à l’étude de l’horizon
d’attente des trois romans. En fait, parler d’horizon d’attente
signifie le renvoi aux théories de la réception de Hans Robert
Jauss, détaillées dans son ouvrage Esthétique de la réception
(1978). Jauss a cherché le côté subjectif dans la réception en
étant une expérience esthétique. Essayant d’accorder au
récepteur un rôle plus interactif dans le processus de la
réception, il a prouvé que le contact entre le récepteur et
l’oeuvre artistique dépend de différents facteurs individuels ou
collectifs qui l’inscrivent dans un certain contexte.
Pendant la lecture, le lecteur actualise quelques outils qui
sont : son expérience individuelle, sa connaissance de l’actualité sociale et politique, son arrière-plan historique et
culturel. Cette actualisation a pour but d’aider le récepteur à
pouvoir déterminer le degré de conformité entre la création
littéraire qu’il expérimente pour la première fois et ses attentes
personnelles acquises à travers le temps. Ainsi, en prenant en
appui les théories de Jauss, avons-nous essayé de récupérer
l’horizon d’attente synchronique avec l’apparition des trois
romans de notre corpus à travers une présentation sélective des
émissions télévisées, des ouvrages ou d’opinions publiques qui
ont accompagnés ou qui ont suivi les explosions du 11
Septembre.
Nous avons choisi de consacrer la première partie de
notre étude à l’analyse du « Paratexte » dans les trois romans de
notre corpus. Et nous avons basé notre analyse sur les théories
de Gérard Genette qui a présenté dans son ouvrage Seuils
(1987) une étude assez complète de cette notion. Cette partie
est divisée en deux chapitres. Le premier chapitre est baptisé
« Epitexte ». Il étudie les réactions des critiques et les
commentaires de lecteurs apparus dans des articles de
journaux ou en ligne. Il présente également quelques émissions
télévisées portant sur les romans, les interviews et les
entretiens avec les auteurs. Le deuxième chapitre le
« Péritexte » est une analyse de quelques éléments qui, selon
Genette, constituent et déterminent la forme de chaque livre.
Les facteurs que nous avons étudiés dans ce chapitre sont : la
couverture, la quatrième de couverture, le titre, l’épigraphe et
la dédicace.La deuxième partie de notre thèse est consacrée à l’étude
de l’intertextualité dans les trois romans. L’intertextualité étudie
la relation d’intégration et d’acquisition que tout texte entretient
avec un ou plusieurs autres textes contemporains ou antérieurs.
Il parvient, ainsi, selon ce processus, à créer un discours
continuel avec d’autres productions littéraires en absorbant
leurs traces ce qui mène à élargir son ampleur et à enrichir ses
significations. Nous avons inspiré notre analyse des travaux des
grands théoriciens dans ce domaine comme Julia Kristeva,
Roland Barthes, Gérard Genette, Michaël Riffatterre, Laurent
Jenny, Antoine Compagnon et d’autres travaux plus récents
comme ceux d’Anne-Claire Gignoux, Nathalie Piégay-Gros et
Tiphaine Samoyault. Mais, ce sont tout particulièrement les
conseils de Barthes et de Riffatterre de donner plus
d’importance à l’interprétation du lecteur qui nous ont
encouragée à baser notre analyse dans cette partie sur une
vision plus ou moins personnelle.
Cette deuxième partie se divise elle aussi en deux
chapitres. Le premier chapitre est une étude analytique des
citations coraniques dans les deux romans Tuez-les tous et Petit
Frère. Notons que le troisième roman du corpus Fuck you New
York ne contient aucune citation coranique ce qui a imposé son
exclusion. Pourquoi les auteurs des deux romans Tuez-les tous
et Petit Frère ont-ils choisi d’insérer des versets coraniques dans
leurs textes ? Et quels sont leurs motifs à choisir des versets
particuliers et à écarter d’autres ? Nous avons essayé à travers
notre analyse de répondre à ces questions. Le deuxième
chapitre est une étude sélective de quelques aspects de deux autres phénomènes intertextuels, à savoir : l’Allusion et la
Référence. Dans ce chapitre notre intérêt était de découvrir
comment chacun des trois auteurs en étude a pu actualiser
l’usage de ces deux techniques intertextuelles de sorte à servir
son point de vue.
La troisième partie de notre thèse s’intéresse au roman
lui-même. Elle offre une analyse des techniques romanesques
des trois romans. En fait, le roman est tout un monde, mais qui
appartient à l’imagination. Il présente comme réels des
personnages en exposant leurs physionomies, leurs histoires et
leurs psychologies. Il nous donne l’occasion de partager leurs
souffrances ainsi que leur bonheur. Il nous dévoile leurs secrets
et nous annonce leurs sorts. Mais un roman n’est pas
uniquement le résultat d’une inspiration qui doit son existence à
la seule imagination de son créateur. Les théoriciens ont prouvé
qu’un roman est un ensemble d’opérations qui s’enchevêtrent
les unes avec les autres pour créer une entité cohérente,
harmonieuse et capable de transmettre un message. Ces
opérations fonctionnent selon des règles qui se généralisent
d’un travail à un autre. C’est la mission de l’approche
narratologique de rendre ces opérations détectables et
descriptibles.
La narratologie est donc la science capable de nous dire
comment l’histoire d’un roman est racontée et comment
progressent ses épisodes. Elle s’intéresse non pas aux
événements eux-mêmes, mais plutôt à la façon dont ils sont
présentés pour transmettre un certain message au lecteur. Son point d’attaque principal est le récit en étant le mode de
représentation verbale de l’histoire. Elle essaye d’étudier ses
formes et de préciser sa relation avec les deux autres éléments
constitutifs de la production romanesque et qui sont l’histoire et
la narration.
La troisième partie de notre thèse est une étude
narratologique des trois romans. Les théories de Gérard
Genette précisées dans ses deux ouvrages « Figures III » (1972)
et « Nouveau discours du récit » (1983) sont le pilier essentiel de
notre analyse dans cette partie. Elle est divisée en trois
chapitres. Le premier chapitre porte sur deux points essentiels :
les perspectives narratives qui répondent à la question selon
quelle perspective le roman est narré et les fonctions du
narrateur qui étudient le degré d’implication du narrateur dans
son texte à travers la récupération de ses interventions
idéologiques, modalisantes ou autres. Le deuxième chapitre se
focalise sur l’étude du temps de la narration. Il se divise en
quatre points : le moment de la narration, la vitesse de la
narration, la fréquence narrative et l’ordre narratif. Le troisième
chapitre est une analyse du personnage arabo-musulman
présenté par chaque narrateur dans son roman. Découvrir
comment chacun des trois auteurs a dessiné le personnage
arabo-musulman dans son texte et quels sont ses motifs et ses
outils à créer ce personnage répondra à la grande question que
nous posons à travers notre thèse et qui est : comment
l’Occident présente l’Autre dans sa production romanesque,
après les événements du 11 Septembre 2001.