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Introduction
Les périphéries de La loi du talionOnly 14 pages are availabe for public view
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Abstract
Trop pris par sa profession d’économiste, il cesse d’écrire pour se consacrer à ses tâches éditoriales. Il continue cependant à publier des écrits abondants dans le domaine de la critique, contribuant de façon essentielle à l’analyse de l’évolution du genre. Psychologue et économiste, il fait paraître également des ouvrages qui se détachent de la fiction comme Les Tests, ballons sondes de la personnalité et L’Epargne des ménages. Après Pierre VERSINS, il est le second Français à avoir reçu le Pilgrim Award en 2005, décerné par la Science Fiction Research Association, pour l’ensemble de son œuvre d’écrivain, d’essayiste et d’éditeur.
Le premier sujet frappant lorsque nous nous intéressons à une figure aussi prééminente par sa qualité, sa quantité et sa diversité est le peu d’intérêt qu’elle semble susciter surtout dans les milieux académiques. A notre connaissance, il n’existe aucun travail universitaire consacré à Gérard KLEIN , aucune biographie un peu élaborée, pas un seul ouvrage présentant au lectorat, dans toute sa variété, une création pourtant fascinante et qui s’étend sur plus d’une cinquantaine d’années de carrière. De là émane l’intérêt que nous avons témoigné envers un corpus aussi riche mais resté intact jusqu’à nos jours.
Sur un autre plan, le reproche émis par KLEIN à l’adresse de la critique universitaire a particulièrement retenu notre attention:
« J’ai vu défiler ces dernières années quelques approches sociologiques de la Science-Fiction, d’autres psychologiques, mais aucune strictement littéraire, qui pourrait porter par exemple sur les structures des récits, les pratiques et les innovations stylistiques, […] l’histoire de l’apparition de thèmes définis, sans parler de recherches bibliographiques et biographiques sur [l]es auteurs. »
A travers le choix de notre sujet de recherche consacré à son recueil intitulé La loi du talion , nous tenterons d’apporter un peu d’eau à ce moulin. Ce vide nous a fourni l’occasion d’éviter le risque des redites et des reprises, du plagiat et surtout, il nous a permis d’échapper à la dictature de la pensée imposée par les maîtres de la critique. Ceci n’exclut le fait que, toute approche, si innovante soit-elle, repose inévitablement sur les recherches précédentes, dans une réorientation vers d’autres buts et d’autres significations. Non seulement nous entamerons l’analyse d’un ouvrage de science-fiction d’un point de vue littéraire, mais nous nous consacrerons également à une catégorie problématique: celle de la nouvelle. Méconnu, hybride et polymorphe, ce genre ne se laisse pas apprivoiser facilement.
Si la fiction scientifique s’est épanouie grâce aux revues, elle a par conséquent embrassé la forme du récit court, certainement pour des impératifs de publication. D’emblée, ces formes brèves alimentent la pratique de l’anthologie qui joue un rôle prépondérant dans la vulgarisation des fictions littéraires. Mais les exigences de ces textes concis ont également imprimé leurs marques sur les histoires kléniennes, ce qui influencera, par la suite, leur traitement. En effet, la nouvelle littéraire s’est toujours conformée à un modèle particulier malgré la singularité de chaque texte. Ses multiples approches et caractérisations présentent chacune de l’intérêt.